Selon l’Union africaine, les armes légères et de petit calibre pèsent considérablement sur la sûreté, la sécurité et la stabilité de l’Afrique, et sont considérées comme l’un des principaux vecteurs de la violence armée sur le continent. Parmi les sources locales du trafic d’armes légères, la production artisanale d’armes à feu représente un défi récurent pour les Etats, notamment en Afrique de l’Ouest. Si la production d'armes à feu artisanales est profondément ancrée dans la culture et l'histoire de la sous-région, l'offre et la demande de ces armes ont augmenté en raison des dynamiques socio-économiques et sécuritaires. Bien que les armes artisanales soient encore utilisées pour la chasse, la protection du bétail et les cérémonies traditionnelles, elles sont également de plus en plus utilisées dans le cadre d'activités criminelles et de conflits communautaires, principalement en raison de leur prix abordable et de leur accessibilité. Face à ces défis, les Etats de la zone CEDEAO semblent peiner à trouver les moyens de contrôler cette production de manière durable. Afin de mieux comprendre ce phénomène, le Small Arms Survey a mené une recherche visant à dresser un état des lieux de la filière des armes et des munitions artisanales en Afrique de l’Ouest ainsi que des principales approches règlementaires employées par les Etats de la sous-région pour aborder la question. En se basant sur les enseignements tirés de cette recherche, le Small Arms Survey visera, au travers de cette table ronde, à stimuler une discussion sur les bonnes pratiques pour contrer la prolifération et l’usage illicite des armes artisanales en Afrique de l’Ouest.